CÉAS de la Mayenne
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ACTUALITÉS

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10/12/2018

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Oui, les Français condamnent les violences des « gilets jaunes »

Juste après l’intervention du Premier ministre, Édouard Philippe, et l’annonce, entre autres, d’un moratoire sur la hausse des taxes sur les carburants, soit le mardi 4 décembre, la société Elabe a effectué un sondage en ligne sur « les Français, les gilets jaunes et les mesures annoncées ». Ce sondage est réalisé pour BFM-TV, les 4 et 5 décembre 2018 (1), auprès d’un échantillon censé être représentatif de la population française. Il porte sur 1 002 personnes.

On retient de ce sondage que 72 % des Français approuvent alors la mobilisation des « gilets jaunes ». Ce résultat tourne en boucle sur BFM-TV et est largement repris par les médias. Le taux arrange bien entendu BFM-TV qui fait de l’audience avec ses directs sur les manifestations. Mais que penser de ce sondage qui semble respecter les règles de l’art – en apparence ? Tout de même, on est loin d’avoir sept voitures sur dix à exhiber un gilet jaune derrière leur pare-brise. !

Première question du sondage : « Un mouvement social, aussi appelé mouvement des “gilets jaunes”, se mobilisant contre la hausse des taxes sur les carburants et pour le pouvoir d’achat, a eu lieu ces derniers jours. Quelle est votre attitude à l’égard de cette mobilisation ? » Ainsi posée, la question nous donne 46 % des Français qui soutiennent la mobilisation, plus 26 % qui ont de la sympathie pour celle-ci, d’où 72 % des Français qui l’approuvent, selon la conclusion de la société Elabe.

La première question aurait pu être : « Désapprouvez-vous le saccage de l’Arc de triomphe – symbole de la République –, et le pillage des commerces lors des émeutes des “gilets jaunes” ? » N’y aurait-il pas eu 72 % des Français désapprouvant leurs manifestations ?

La première question de la société Elabe est ambiguë pour plusieurs raisons :

1-    Les items recourent à un vocabulaire qui n’est pas sur le même registre : soutien, sympathie, opposition, hostilité, indifférence…

2-    La question utilise un vocabulaire « adouci », se gardant bien des mots qui tendraient à décrédibiliser les « gilets jaunes ». Au contraire, le vocabulaire appelle une réponse correspondant à une attitude favorable de la part de celui qui répond au sondage. Peut-on être contre un mouvement qui milite pour le pouvoir d’achat ?

3-    La question légitime le mouvement des « gilets jaunes » (mobilisation « contre la hausse des taxes sur les carburants et pour le pouvoir d’achat »), alors que, chacun peut facilement le vérifier, les revendications du mouvement sont aujourd’hui cacophoniques, allant parfois jusqu’à remettre en question la République et la démocratie en France. Mais aucune allusion à cela dans le sondage.

De toute façon, sur un plan technique, le sondage est critiquable dans sa conception car nous ne saurons jamais si ceux qui y ont répondu (par Internet) ne sont pas plus enclins à soutenir un mouvement comme celui des « gilets jaunes ».

Par ailleurs, nous ne pouvons pas suivre la société Elabe quand elle détaille les résultats du sondage par catégories sociodémographiques et professionnelles. Un millier de personnes ont répondu au sondage. La société Elabe fournit les marges d’erreur pour un échantillon de 1 000 personnes, mais quand elle donne les résultats, par exemple, selon l’âge du répondant, il n’y a plus que 100 à 300 répondants par tranche d’âge. Quelle est alors la marge d’erreur ?

La deuxième question : « Vous-même, diriez-vous que vous êtes un “gilet jaune” ? » Les résultats sont en cohérence avec ceux de la première question : 20 % répondent « oui » ; 54 % répondent « non », mais tout en déclarant soutenir « l’action et les revendications des gilets jaunes ». Les spécialistes douteront de ces résultats en se référant au phénomène de « halo ». On répond à cette question en fonction de ce que l’on a répondu à la précédente… Et de même pour la troisième et les suivantes…

Par contre, la sixième question fera sourire : si 72 % des Français approuvent la mobilisation des « gilets jaunes », 82 % des Français condamnent les violences qui se sont produites le 1er décembre et 62 % ne les comprennent pas. Mais tout de même, gilet jaune ou pas, peut-on ne pas condamner des violences (si on n’en est pas l’auteur) et si on les condamne, peut-on malgré tout les comprendre ?

Avec toutes les réserves déjà exprimées sur la taille de l’échantillon, soulignons qu’un quart de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen ne condamnent pas ces violences.

Mais c’est la sixième question et elle intéressera moins les médias…

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(1)- Et non « les 4 et 5 novembre 2018 » comme écrit par erreur dans la fiche technique du sondage (page 2 du rapport).

20/11/2018

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La Nouvelle-Calédonie reste en France (pour le moment)

Le 4 novembre 2018, les électeurs calédoniens ont répondu à la question suivante : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? » Le « non » l’a emporté avec 56,7 % des suffrages exprimés.

La question n’est peut-être pas close définitivement pour autant. Comme le remarque Patrick Roger dans Le Monde du 6 novembre 2018, « le succès du “non”, moindre que ne le laissaient prévoir les sondages et, surtout, que ne l’escomptaient les dirigeants loyalistes, rebat en partie la donne ». Paradoxalement, souligne Patrick Roger, les vainqueurs sont déçus et les vaincus satisfaits !

Comment expliquer que le « non » n’ait pas obtenu un score plus élevé, comme le prévoyaient les sondages ? On peut mettre en avant une hypothèse, mais qu’il sera impossible de vérifier. Elle porte sur la formulation même de la question. Celle-ci résulte d’un compromis obtenu laborieusement par le Gouvernement dans la nuit du 27 au 28 mars.

Sûrement la question était-elle claire et loyale, comme l’exige le Conseil constitutionnel. Cependant, aucune question, appelant une réponse aussi catégorique que « oui » ou « non », ne peut être totalement neutre.

La question posée (« Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ») favorise a priori les indépendantistes car des chercheurs ont montré que dans les sondages, on répond plus volontiers « oui » que « non » (attraction de la réponse positive).

Cependant, des chercheurs évoquent un autre biais (1) : celui de la « peur du changement » et de la « tendance au conformisme ». Ce phénomène psychosocial aurait dû favoriser le « non », mais pour cela peut-être aurait-il fallu un vocabulaire insistant plus sur la rupture que générerait l’indépendance ?

À titre d’illustration, demandons aux Calédoniens : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie se maintienne dans la France ? » Là, il est fort probable que le « oui » l’emporterait avec beaucoup plus que 56,7 % des suffrages exprimés, mais les indépendantistes ne sont pas naïfs au point d’accepter une telle question !

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(1) – Un biais correspond à tout ce qui est susceptible d’influencer les résultats dans un sens ou dans l’autre.

12/11/2018

Recensements de la population de 1968 à 2015. Ce qu'ils nous disent de la Mayenne

L’Insee a mis en ligne, sur son site Internet, fin octobre 2018, de nombreuses données issues des recensements harmonisés de 1968 à 2015. Sont ainsi disponibles, par département et commune, les données concernant la population selon le sexe et l’âge quinquennal ; la structure de la population active de 25 à 54 ans selon la catégorie socioprofessionnelle, le niveau de diplôme, le sexe et le secteur d’activité ; la population des 16 ans ou plus selon le niveau de diplôme, le sexe et l’âge. Qu’est-ce que ces données nous disent de la Mayenne et de ses évolutions sur un peu plus de quarante-cinq ans ?

 

 

 

08/11/2018

En 2017, solde naturel négatif dans 79 communes mayennaises

En 2010, en Mayenne, le solde naturel était largement positif : il y avait eu 1 223 naissances de plus que de décès. En 2017, les décès sont plus nombreux que les naissances (+ 33). Si, parallèlement, le solde migratoire est lui-même négatif, la population mayennaise diminuera inexorablement.

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05/11/2018

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Vous êtes d’accord ou non ? Mais avec quoi déjà ?

Les 16 et 17 octobre 2018, pour Ouest-France, l’Ifop a réalisé un sondage par questionnaire auto-administré en ligne auprès d’un échantillon de 1 006 personnes censées être représentatives de la population française âgée de 18 ans ou plus.

Dans la présentation des résultats, l’Ifop utilise le jargon habituel pour crédibiliser la démarche qui « respecte fidèlement les principes scientifiques et déontologiques de l’enquête par sondage ».

Bien entendu, ceux qui ont répondu pouvaient ne pas avoir d’avis… Même si, quand une seule réponse était requise, les pourcentages pour l’ensemble sont systématiquement de « 100 % ».

L’Ifop diffuse l’« intervalle de confiance situé de part et d’autre de la valeur observée et dans lequel la vraie valeur a une probabilité déterminée de se trouver » – bref, les marges d’erreur. L’exemple retenu porte sur un échantillon de 1 000 personnes. Dès lors, quel crédit apporter aux résultats quand l’Ifop fournit des scores, par exemple, en fonction du niveau d’éducation ou encore du vote à la présidentielle de 2017 (premier tour) ? Là, on n’est plus sur un effectif de 1 000 personnes, mais sur un effectif pouvant être inférieur à 100…

La première question est : « Selon vous, qui détient le pouvoir aujourd’hui en France ? » Dans les items proposés, il n’y a pas le Parlement qui – en France – détient quand même le pouvoir de voter les lois et de contrôler le Gouvernement… « Détenir le pouvoir ? » Le pouvoir de quoi ? Peut-on apporter le moindre crédit à un sondage recourant à un vocabulaire aussi équivoque ?

Quelques questions plus loin, l’Ifop souhaite mesurer l’adhésion à l’idée de confier la direction du pays à des experts non élus. Quelle idée ! Voici la question posée : « Certains pensent que la France doit se réformer en profondeur pour éviter le déclin mais qu’aucun homme politique élu au suffrage universel ne disposera plus du pouvoir nécessaire pour mener à bien ces réformes et que dans ce cadre, il faudrait que la direction du pays soit confiée à des experts non élus qui réaliseraient ces réformes nécessaires mais impopulaires. Vous personnellement, êtes vous tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas du tout d’accord avec cette opinion ? »

Mais de quelle opinion s’agit-il déjà – tellement longue est la question ? À quoi doit-on répondre ? Bref, 59 % des Français seraient d’accord. Mais d’accord avec quoi ? Bien sûr, avec l’avis personnel du rédacteur car difficile d’être convaincu par la neutralité de la « question »…

La seule chose à retenir de ce questionnaire : l’enjeu de l’éducation populaire afin de développer massivement l’esprit critique.

24/10/2018

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Coup dur pour les associations… Services à la personne : et voilà la TVA !

L’article 20 du Projet de loi de finances pour 2019 opère une mise en conformité du régime de TVA des services à la personne avec le droit de l’Union européenne (1). Cela va peser lourd pour les associations autorisées ou agréées. Pour autant, comme si cela était déjà anticipé, cette mesure ne suscite pas de très vives réactions. C’est vrai qu’une récente négociation sur les cotisations sociales patronales s’est avérée positive pour les opérateurs.

Jusqu’à présent, les associations bénéficient d’une exonération de TVA pour l’ensemble de leur activité – quelle que soit la situation (de fragilité ou non) du bénéficiaire –, ce qui exposerait la France à une condamnation par la Cour de justice de l’Union européenne.

L’activité en question, c’est l’« aide de confort ». En quoi la suppression de l’exonération de TVA peut-elle poser problème ? Pour l’usager, c’est une facture qui augmente de 20 % (petits travaux de jardinage) ou de 10 % (entretien de la maison et travaux ménagers, travaux de petit bricolage). Le risque, c’est le coup de frein au développement de l’aide de confort. Or, celle-ci contribue à équilibrer les comptes des associations, étant entendu que l’activité auprès des personnes fragilisées est encadrée par des financeurs (dont les Conseils départementaux) peu enclins à des largesses budgétaires.

Ainsi, dans l’hypothèse où le Parlement vote en l’état l’article 20 du Projet de loi de finances, les associations de services à la personne seront toujours exonérées de TVA pour les prestations assurées auprès d’un public en situation de fragilité ou de dépendance, tels « les enfants de moins de 3 ans, les mineurs et les majeurs de moins de 21 ans relevant du service de l’Aide sociale à l’enfance, les personnes âgées, les personnes en situation de handicap, les personnes atteintes d’une pathologie chronique et les familles fragiles économiquement ». Par contre, ces mêmes associations devront sectoriser leur activité et pratiquer de la TVA sur les prestations auprès du public non fragile ou non dépendant – et donc avec deux taux différents de TVA.

Cette mesure, si elle est adoptée, va enrichir l’État et appauvrir les associations, au minimum freiner leur développement. C’est injuste au regard de l’antériorité des associations sur ce champ des services à la personne, de leur investissement auprès des plus fragiles, des efforts produits pour l’amélioration de la qualité des prestations.

Le 11 octobre, à l’Assemblée nationale, la Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire, présidée par Éric Woerth, a adopté l’article 20 sans modification. Il n’y a pas eu de débat sur cet article.

Stéphanie Vandalle, avocate associée à la société Taj, du réseau Deloitte, a déjà observé que la perte du bénéfice de l’exonération de TVA entraînerait ipso facto la perte du bénéfice de l’exonération d’impôt sur les sociétés.

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(1) – Directive n° 2006/112/CE du Conseil du 28 novembre 2006 relative au système commun de taxe sur la valeur ajoutée (article 132).

11/10/2018

Pour les vieux de 77 ans, ou ceux qui s'en approchent... La Tentation d'être heureux, de Lorenzo Marone (2016)

La Tentation d’être heureux est le troisième livre du romancier italien Lorenzo Marone. Plusieurs fois primé, l’ouvrage a révélé l’auteur. L’histoire a même déjà fait l’objet d’une adaptation au cinéma par le réalisateur Gianni Amelio. Traduit de l’italien par Renaud Temperini, le livre est publié en 2016 par les éditions Belfond.

 

 

 

 

10/10/2018

Christophe Mézange codirige une encyclopédie. La pluralité des messianismes dans le judaïsme ancien

Administrateur du CÉAS de la Mayenne, responsable de la licence d’histoire à l’UCO Laval et enseignant en histoire antique, Christophe Mézange est membre d’un groupe d’une dizaine de chercheurs, l’HiJuCa (Histoire du judaïsme et du christianisme ancien), rattaché à l’unité « Orient et Méditerranée » du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Avec Xavier Levieils et David Hamidovic, il codirige une Encyclopédie des messianismes juifs dans l’Antiquité, parue aux éditions Peeters.

 

 

24/09/2018

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Suppression de postes à l’Éducation nationale
Ce que la démographie nous enseigne…

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, a annoncé la suppression de 1 800 postes, en 2019-2020, dans le second degré (collèges et lycées) et les services administratifs. On peut supposer que le ministre a pris en compte l’évolution des naissances annuelles avant de prendre sa décision. De fait, les bébés, quelques années plus tard, deviennent les élèves des écoles du premier degré.

Il y a eu un « pic » des naissances en 2000 : très précisément 807 405 pour la France entière, soit un gain de 50 000 par rapport à 1997. Une part importante de ces bébés de l’an 2000 ont quitté ou vont quitter le lycée pour rejoindre l’université.

On focalise sur l’année 2000 en oubliant parfois que la natalité, en France, est restée à un niveau élevé durant toute la décennie 2000. Un record est même atteint en 2010 avec 832 799 naissances, soit quelque 25 400 naissances en plus par rapport à l’an 2000. Ces bébés de 2010 ne sont pas encore au collège, mais vont bientôt le rejoindre.

Par contre, en 2015, malgré l’apport de la natalité à Mayotte, les naissances en France redescendent sous la barre des 800 000 et leur chute se poursuit en 2016 et 2017. Ainsi, près de 833 000 naissances en 2010 (sans Mayotte) ; environ 767 000 en 2017 (avec Mayotte). Nous laissons à chacun le soin de calculer le nombre de classes à fermer dans les toutes prochaines années et/ou de réfléchir à quelle politique d’accueil des immigrés il convient de mettre en œuvre.

15/09/2018

Treize ans de reconstruction après les bombardements de 1944. La basilique Notre-Dame-des-Miracles, à Mayenne

Les Journées européennes du patrimoine sont toujours l’occasion de découvertes inattendues – même dans les monuments les plus connus dans le département. Le 16 septembre 2017, le Pays d’art et d’histoire Coëvrons-Mayenne l’a encore démontré lors de la visite guidée de la basilique Notre-Dame-des-Miracles, à Mayenne.



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